Les 27 fusillés de la Bouvardière - Saint Herblain - 44

Les prisonniers du maquis sont nombreux. Emmenés tous ensemble pour passer la nuit du 28 au 29 juin à Nantes, ils sont regroupés dans la prison de la ville, la prison Lafayette.
Outre les maquisards pris les armes à la main, il y a là un prêtre, quatre femmes, le commandant du maquis, des résistants arrêtés à la Meilleraye, un aviateur anglais et puis de nombreux prisonniers pris dans la commune de Nort-sur-Erdre, commune si proche de la forêt de Saffré : des commerçants qui avaient aidé les maquisards, des personnes âgées, de jeunes apprentis, et même deux vicaires (qui seront rapidement relâchés) ; un jeune résistant en route pour Saffré a été pris alors qu'il était en crise, un autre, réfractaire au STO a été appréhendé chez ses protecteurs, des agriculteurs de la forêt sont aussi du nombre.
C'est parmi tous ces prisonniers que les nazis font faire « tri » afin de déterminer lesquels ont été les plus dangereux pour eux, à savoir les hommes armés qui ont répondu par le feu à leur attaque.
Les Allemands veulent faire vite, ils savent qu'il y a d'autres regroupements de maquisards en Bretagne et qu'ils ont tous le même but : gêner les forces allemandes dans leur marche vers la Normandie.


Ils décident donc d'emmener 35 prisonniers à la Bouvardière, un petit hameau sis sur la commune de Saint-Herblain, une commune voisine de Nantes, où un petit château entouré de fermes va devenir le lieu du procès et du martyre de 27 des 35 résistants réunis là en toute urgence.
Parmi les responsables nazis on retrouve là Wilfried Hanschmann, président du tribunal et Werner Ruppert, l'un des principaux représentants de la Gestapo à Nantes.
Seuls deux des 35 condamnés, l'abbé Henri Ploquin et le coiffeur nortais Jean Sauderais, survivront à la guerre : outre les 27 fusillés, deux seront assassinés quelques jours plus tard et les quatre autres iront mourir en déportation. C'est grâce aux témoignages de Jean Sauderais et de l'abbé Ploquin que l'on peut connaître le détail de ce procès et de l'exécution des 27 condamnés à une mort immédiate, les dossiers des huit autres demeurant à provisoirement à l'instruction.
Les exécutions : entre 23 h et minuit les 27 condamnés sont exécutés devant un petit monticule de terre au fond du parc du château. Les familles ne seront averties que plusieurs jours, ou même plusieurs semaines plus tard ainsi que le rappelle Xavier Garçon , le frère de l'un des fusillés, son frère Jean.


Les 27 fusillés et l'horaire des exécutions

21 ans, de Massérac
23 h

24 ans, de Nort-sur-Erdre
23 h

18 ans, de Saint-Nazaire
23 h

20 ans, des Touches
23 h 04

21 ans, de Fay-de-Bretagne
23 h 04

20 ans, des Sables d'Olonne
23 h 04

20 ans, de Saint-Emilien de Blain
23 h 04

24 ans, de Saffré
23 h 04

26 ans, de Fay-de-Bretagne
23 h 12

21 ans, des Touches
23 h 12

22 ans, de Nantes
23 h 12

26 ans, de Joeuf
23 h 12

19 ans, de Nantes
23 h 23

21 ans, de Nantes
23 h 23

22 ans, des Touches
23 h 23

19 ans, de Carquefou
23 h 30

23 ans, de Rougé
23 h 30

23 ans, de Paris
23 h 30

21 ans, de Nantes
23 h 30

21 ans, de la Cornuaille
23 h 30

19 ans, de Ponthierry
23 h 34

19 ans, de Fourmies
23 h 34

20 ans, de Monbizot
23 h 34

24 ans, d'Ancenis
23 h 34

23 ans, de Puceul
23 h 43

23 ans, de Nozay
23 h 43

22 ans, de la Meilleraye-de-Bretagne.
23 h 43
Deux condamnés de la Bouvardière sont abattus le 13 juillet 1944 dans la prison de Nantes:

20 ans, de la Meilleraye-de-Bretagne
13 juillet 1944

18 ans, de Nantes
13 juillet 1944