Les déportés du Maquis de Saffré

Grâce à de nombreux témoignages et de documents on peut suivre le parcours des déportés du maquis de Saffré. Parmi ces nombreux déportés, certains n’ont même pas participé à l’attaque, comme les commerçants de Nort-sur-Erdre qui approvisionnaient les jeunes résistants de la forêt, ou d’autres qui les ont aidés, cachés, soutenus. D’autres ont été arrêtés à Blain, à La Meilleraye de Bretagne ; quatre femmes sont aussi déportées; d’autres seront arrêtés plus tard, à Sion-les-Mines, aux Touches.

Quelques-uns reviendront, mais la liste des 21 morts en déportation donne une idée de l’ampleur de la répression qui s’est abattue sur les maquisards et leurs proches.

Quatre des huit « sursitaires » de la Bouvardière iront mourir dans les camps de concentration, ils feront parti du convoi qui s’élance le 10 juillet de Nantes vers Belfort, puis le tristement célèbre camp alsacien du Struthof avant de franchir la frontière vers l’Allemagne et l’Autriche ; le cinquième sursitaire du procès, Jean Sauderais, revenu de déportation en mai 1945 témoignera un demi-siècle plus tard pour un documentaire vidéo consacré au Maquis de Saffré.

Entrée du camp de concentration
Alsacien du « Struthof »
Doucet et Fourny devant la ferme du Pas du Houx

Ce convoi compte cinquante-cinq déportés dont quatre femmes ; il va mettre dix-sept jours pour traverser la France d’ouest en est : train, camion, car, marche, pendant toutes ces journées le convoi avance puis recule car la voie ferrée est devenue impraticable du fait d’un bombardement anglais ou d’un déraillement provoqué par des Résistants.

A Belfort les quatre femmes, sont séparées des autres, et trois sont alors relâchées (fin août) alors que la quatrième, Madame Ruquier (de Héric) ira mourir à Ravensbrück où elle rejoindra l’épouse du général Audibert, elle-même décédée dans ce sinistre camp de concentration. Parmi ces femmes libérées à Belfort, un jeune Nortaise: Maria Gergaud ; elle a été arrêtée avec son frère Clément qui lui ira mourir en déportation ; la fille de Maria Gergaud, Madame Christine Aumont a évoqué sa mère et son oncle qu’elle n’a pas connu.

De France le voyage est donc allé vers Dachau, vers les commandos de travail de Mauthausen (Melk , Ebensee …), vers les camps du nord de l’Allemagne Neuengamme, Sandbostel, autant de lieu de sinistre mémoire.

Divers témoignages et documents permettent de connaître le destin de ces déportés, les lieux et les circonstances de leur mort. Le plus jeune déporté du maquis mort en camp avait 17 ans, le jeune Etienne Dousset qui travaillait avec son grand-père dans la ferme du Pas-du-Houx ; le plus âgé, Me François Epaillard, huissier de justice a 69 ans lorsqu’il s’éteint à Dachau. La liste des 21 noms rappelle encore bien des destins tragiques comme celui d’un colonel en retraite (le colonel Vitrat, arrêté à Blain), celui de Joseph Nauleau père alors que son fils avait été tué en forêt le 28 juin, et puis des jeunes, des commerçants, des paysans, un percepteur … tant d’êtres si différents, et qui ne se connaissaient pas en 1940, mais que leur engagement a conduit sur les mêmes chemins, chemins de l’honneur, chemins de croix aussi.

L'Abbé Ploquin au retour de déportation

Morts en déportation

Beaugeard Yves – Gergaud Clément – Nauleau Joseph père – Dousset Etienne – Godin Jean – Mme Rouquier Marie – Dupont Jean – Hauray Louis – Tarras Jean – Dupont Roger – Lebordais Raymond – Valotaire Pierre – Épaillard François – Le Goff Robert – Colonel Vitrat Roger – Evain Eugène – Lepage Pierre – Tattevin Maurice – Fourny Marcel – Marsac Louis – Vergneau Édouard

Morts dans les combats de la Libération

Collet Roger, 19 ans – Lebordais Paul, 19 ans – Poirier Germain, 23 ans – Denieul Louis, 18 ans – Rialland Pierre, 22 ans – Guimbal Hubert, 22 ans – Gatineau Robert, 23 ans – Mary Gabriel,
24 ans – Gaillard Lionel, 24 ans – Brisson Louis, 25 ans

Pendant les derniers mois de la guerre les maquisards de Saffré ont participés à divers combats de la libération, (juillet 1944 à avril 1945). A l’exemple de Pierre Gaultier qui a combattu sur les poches de l’atlantique de St Nazaire et de Royan.

Ce sont 73 résistants décédés liés directement et indirectement au Maquis deSaffré : 13 résistants tués au combat – 27 résistants fusillés – 2 résistants à la prisonde Nantes – 21 résistants en camps de concentration – 10 résistants morts pendantles théâtres d’opération.

D’où venaient les résistants ?
Abbaretz – Ancenis – Angers – Blain – Bouvron -Carquefou – La Chevallerais – Châteaubriant – La Cornuaille – Fay de Bretagne -Fourmies – La Grigonnais – Héric – Joué sur Erdre – Les Touches – La Meilleraye deBretagne – Massérac – Meudon – Mondrepuis – Montbizot – Nantes – Notre Dame desLandes – Nort sur Erdre –Nozay – Paris – Puceul –Rougé – Saffré – Saint-Nazaire–Saint Fargeau – Sucé sur Erdre

Les grands moments du Maquis de Saffré

Le Maquis de Saffré - du 16 au 28 juin 44

28 juin 1944, trois semaines après le débarquement en Normandie, trois cents maquisards regroupés dans la forêt de Saffré, à une bonne trentaine …

La Bataille de Saffré

Il s’agit bien d’une situation dramatique que celle des 300 maquisards de la forêt de Saffré…

Le Château de la Bouvardière

35 prisonniers emmenés à la Bouvardière où un château va devenir le lieu du procès et du martyre de 27 résistants …

Christine Aumont
Pierre Gaultier
Valentin Abeille sous-préfet

Le Comité du Souvenir de Maquis de saffré recherche des témoignages et des photos

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